1ère Visite [ PV Gabriel ]

Lola parcourrait les couloirs en compagnie de Gabriel, dans le but de lui faire visiter le bain bouillonant. Arrivée devant la porte, elle la poussa et ils furent aussitôt accueillis par un nuage de vapeur d'eau. Elle lâcha un soupir et agita sa main devant elle, dans l'espoir de le dissiper. Puis elle entra d'un pas résolu avant de refermer la porte derrière Gabriel.

-Nous voila arrivés ! Dit-elle. Les vestiaires c'est par là, ajouta-t-elle en l'entraînant vers la porte de ces derniers.

Elle se changea rapidement avant de se tourner vers Gabriel, attendant qu'il soit prêt.

Lola eut un sursaut en regardant Gabriel. Décidément, elle bénissait sa cessité. Enfin non, parce qu'elle se doutait que ce ne devait pas être facile tous les jours pour lui, mais sur le moment, le fait qu'il ne voie pas lui cachait le rouge qui était monté aux joues de Lola et dont elle avait parfaitement conscience. Il fallait dire que Gabriel était loin d'être moche, et sûrement pas moche de loin d'ailleurs. Au contraire, il était parfaitement visible que son physique était l'oeuvre d'un certain travail, étant donné la musculature généreuse de son torse.
Gênée, elle détourna bien vite les yeux et dit d'une voix qu'elle força à être toujours aussi sûre d'elle :

-C'est par là !

Elle l'attrapa de nouveau par la main et l'entraîna doucement vers le bain. Arrivés juste devant, elle les arrêta et signala l'obstacle au jeune homme en disant :

-Attention, le bain commence ici.

Puis elle le lâcha et entra doucement dans l'eau bouillonante. Elle se doutait que Gabriel lui demanderait s'il avait besoin d'aide, et elle ne voulait pas paraître envahissante en essayant trop de l'aider.

Lola regarda le jeune homme entrer précautionneusement dans l'eau et se demanda si elle avait bien fait de l'emmener ici. Heureusement, Gabriel lui assura que oui sans même qu'elle ait à lui poser la question. Elle le regarda se mettre à l'aise et son sourire termina de lui faire comprendre qu'il était bien. Contente que l'endroit lui plaise, Lola sourit à son tour et s'installa tranquillement en face de Gabriel.

-En fait, je me sens pas toujours très à l'aise ici, dit-elle. On est hyper bien installé, c'est sûr, mais avec la chaleur je me sens étouffée. Comme un peu prise au piège, tu voiis ?

Elle n'était pas sûr que Gabriel comprenne, d'autant plus qu'il était visiblement très bien ici. Mais elle ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il faisait beaucoup trop chaud et que l'atmosphère était trop étouffante. Enfin, si Gabriel aimait, c'était le principal.

Ah ça, il pouvait le dire qu'il n'était pas contraignant ! C'était même un garçon extraordinaire de par sa gentillesse ! Il lui disait qu'il se sentait à l'aise mais lui proposait quand même de s'en aller, juste parce qu'elle faisait sa mauvaise tête ! Ne voulant surtout pas être désagréable, et voulant surtout lui faire plaisir, Lola s'écria :

-Non, non, t'inquiète pas, on est très bien ici ! On vient d'arriver, je vais pas déjà nous faire bouger par caprice !

Elle sourit au jeune homme devant son air gentil. Il était beau quand il souriait. De toute façon, pour Lola, la beauté était subjective. Généralement, quand elle voyait quelqu'un qui était heureux ou qui souriait, elle le trouvait beau. Parce que la vraie beauté vient de ce que l'on dégage, pas de son physique avantageux ou non. Alors là évidemment, Gabriel avait l'air heureux ET avait un physique avantageux, donc il avait tout pour lui.
Ne voulant surtout pas que le silence s'installe, Lola demanda :

-T'habitais où avant d'être làà ?

Lola écouta le rire joyeux de Gabriel et se demanda ce qui avait pu le faire rire. Elle sourit en l'entendant la contredire, mais elle restait sur ses positions. Elle ne le ferait pas bouger sous prétexte qu'il faisait un peu chaud dans la pièce, c'était hors de question.

-Pas un besoin vital, fit-elle remarquer. Et puis de toute façon, je t'ai amené alors j'assume, ajouta-t-elle avec une voix déterminée.

Elle l'écouta ensuite parler de ses origines et remarqua l'ombre qui passait dans son regard blanc. La conversation ne semblait pas lui plaire. Ne voulant pas s'occuper de ce qui ne la regardait pas, elle n'insista pas. Et pourtant, Dieu sait combien elle aurait voulu en savoir plus sur Londres, la ville des parapluies.

-Ca doit être beau Londres, se contenta-t-elle donc de répondre. Moi je suis Allemande, mais j'ai été adoptée par une famille française alors j'habitais à Marseille.

Elle eut un sourire de contentement devant son explication. Dans les grandes lignes, c'était ça. En réalité, c'était un peu plus compliquée, étant donné que sa mère d'adoption était la soeur de sa mère biologique, et qu'elle n'avait jamais voulu d'elle mais n'avait pas eu le choix puisque cette dernière était morte en lui laissant Lola. Se rendant compte qu'elle non plus n'aimait pas trop parler de ça, Lola choisit sagement d'éloigner la conversation de ce sujet. Comme le passé semblait leur déplaire à tous les deux, elle décida d'aborder le présent, c'est à dire fairies.

-Eet, je sais que ça a rien à voir, mais c'est quoi ton élément ?

La réplique de Gabriel souleva la curiosité de Lola. Bien sûr qu'elle assumait ses choix ! La façon de Gabriel de dire ça faisait penser qu'il croyait qu'aucune fille n'assumait ses choix, ce qui était absolument faux bien sûr. Après tout, Lola avait de nombreuses amies qui savaient ce qu'elles voulaient, qui l'obtenait et qui n'étaient pas forcément satisfaites du résultat mais qui ne disaient rien et savouraient, parce qu'elles avaient atteint leur objectif et qu'il ne leur serait pas vneu à l'esprit de se plaindre. Elle avait cherché à faire plaisir à Gabriel, c'était mission accomplie même si elle n'appréciait pas cet endroit plus que ça. Pourquoi regretterait-elle quoi que ce soit ?

-Ben oui j'assume, répondit Lola. On dirait que ça te surprend ... T'as jamais rencontré de filles qui faisaient ça ?

Elle était curieuse de savoir ce que Gabriel pensait réellement. Mlheureusement sa question la distraya peu de temps, puisqu'elle se rendit compte de la bourde monumentale qu'elle avait faite. Il était aveugle, avait-il seulement une notion du beau ou du moche ? C'était peu probable.

-J'y ai jamais été à Londres ... Mais ça peut pas être plus beau que ma ville tu sais. Et puis, c'était pas juste une histoire de beauté, c'était l'ambiance surtout ... Ou que t'ailles les gens te disent bonjour, te sourient, discutent avec toi, même s'ils te connaissent pas. C'est la chaleur des gens du Sud, ajouta-t-elle comme explication.

Lola posait à peine sa question sur le pouvoir qu'elle se rendait compte qu'elle le savait déjà. Il allait penser qu'elle n'accordait aucun crédit à ce qu'il racontait ! Heureusement, il lui demandait aussi, alors peut-être qu'il avait oublié. Tant mieux, elle se sentirait moins bête. Enfin, c'était peut-être juste une question de tact de sa part aussi ...

-Air, dit-elle avec une voix joyeuse.