[*x___ Nouvelle Rencontre Peut-être Décisive ? //PV Hessa']

Enrique arbora d'abord le même sourire que je portais intérieurement (ce qui fit un drôle d'effet miroir dans ma tête) mais au moment de reprendre la parole, il soupira, l'air d'avoir le cœur gros. Il était indécis. Visiblement, la terre lui manquait. Il aimait ici, mais ne saurait dire ce qu'il préférait. Pour moi c'était complètement insensé. La Terre, c'est nul, c'est rempli d'Humains inutiles pour une poignée seulement d'hors du commun, alors qu'ici tout le monde est absolument merveilleux!
" Mais? Mais quoi? "
Je ne pouvais pas suivre son raisonnement. Lui avait eu des amis, des amours, ~~des emmerdes (xD)~~, une famille. Moi, pour ainsi dire pas. D'ailleurs, je ne pouvais non plus me rendre compte que c'était un quelconque effort de sa part de me parler: j'avais vu toute ma vie des types comme lui ne faire que ça, jacasser. Je ne pouvais pas saisir la différence entre une discussion sérieuse et une discussion triviale.

-Mais la Terre me manque. Tous mes proches me manquent.

C'était sorti d'un coup, sans qu'il réfléchisse. Et ça faisait drôlement du bien, ça lui donnait envie de continuer. Il se laissait rarement aller à se confier, c'étyait quasiment la première fois. la dernière fois qu'il s'était laissé avoir, c'était par un emeuf cannon qui s'était bien foutue de sa gueule. A présent, c'est lui le canon qui se fout de toutes les filles, et il ne se confuie plus à personne. A part aujourd'hui, maintenant. C'est marrant, avec amanda ça sort beaucoup moins. peut etre que le fait qu'il l'aime y est pour quelque chose.

Ses 'proches'? C'est une notion qui m'échappe totalement. Avec mon père, c'est comme si j'étais orpheline. Quand j'étais petite j'adorais Peter Pan. Je suis un peu comme un enfant perdu. En revanche, que la Terre lui manque je peux vaguement le comprendre.
" Mais là Terre en elle-même n'est jamais partie! Ici il y a aussi des arbres, de l'eau, des forêts, des rivières, le ciel, les animaux sauvages, les montagnes. Je n'ai pas tout vu mais je suis sûre que c'est quelque part. C'est clair, il y a aussi pas mal de chose étranges mais la vraie terre, celle qu'on a connu, elle est là, c'est sûr et certain. "
Le seul truc qui aurait pu me manqué c'était mon parc et je lui avait dis adieu lors de ma visite à la cabane. En plus il y avait un saule ressemblant au mien dans le parc d'entrainement.
" Et il nous reste toujours les souvenirs. "
Pour moi, Fairies n'avait pas de faille.

Enrique fronça les sourcils quant à la description des 'proches' d'Hessadhée. C'était ça, qui lui aurait manqué à elle ? C'était ça qu'elle identifiait à la terre ? Il n'était pas trop d'accord avec elle, et il avait très envie de débattre avec cette juene fille sur le sujet. Tout à coup, il avait envie de délivrer toutes ses impressions, ses sentiments, tous ces trucs dont il ne parlait jamais à personne parce qu'il les jugeait futiles. Cette fille savait parler et écouter, et il allait bien en profiter. Il dit alors :

- Tu sais... Moi je m'en fous, des arbres et des lacs, de la nature et des animaux sauvages. Ce qui me manque de la terre ne sont pas vraiment ds lieux.... C'ests urtout des gens. Je me fiche bien de ne plus être sur la Terre, je pourrais aussi bien être dans une autre galaxie, avec des martiens partout et des carottes rapées à tous les repas ; la seule chose qui me manque de la Terre sont mes proches, mes amis, ma famille... -

* Et ma putain de guitare ! *, pensa Enrique vulgairement, agacé.

- pas toi ? -

La conversation prenait un drôle de tournant. Mon front se plissa sous l'effort de compréhension. Je ne saisissait pas le sens de ses mots. Manquer? Être en manque de quelqu'un? Ça se fait? Ça existe? Ça arrive? Les alcooliques sont en manque d'alcool, les junkies en manque d'héroïne, quand j'ai envie de dessiner et que je n'ai pas de crayon ça me manque mais des gens...? J'étais à la fois légèrement curieuse et complètement effrayée.
" Tu veux dire que... tu es en manque de gens? Des Humains te manquent? "
Je levais les yeux, essayant de m'imaginer, de visualiser, je n'avais jamais expérimenter toute ce qu'il évoquait.
" Bien sûr que non qu'ils ne me manquent pas! Ce sont des créatures si...imparfaites! Même pas imparfaites, je dirais désastreuses, l'opposé même de la perfection! Tu n'étais pas malheureux d'être Humain? "
Et moi qui en avais souffert toute ma vie, ayant pensé avoir fauté dans une vie antérieure, sans doute, pour être condamnée à une telle existence.

- Pardon ? -

Enrique regarda Hessadhée avec des gros yeux ronds. Elle parlait des Humains comme si elle parlait d'un chien, de quelque chose qu'elle n'était pas. Elle restait un humain, mais juste un humain avec des ailes... Non ? Il n'y avait jamais pensé, et cette fois, il était pas du tout d'accord avec elle. Et il allait lui faire savoir son opinion :

- Imparfaites ? Mais t'es une humaine à ce que je sache, t'es pas un ours, ou je sais pas moi ! Bien sùr que des gens me manquent, tu vas me dire que tu t'es jamais attachée à une personne ? -

Enrique ne compris pas ma première question. Peut importait, c'était plus rhétorique qu'autre chose. En revanche, il me rappela mon humanité de façon cinglante, à la manière d'une gifle en pleine figure.
" Exact, je suis humaine, merci de le rappeler à mon bon souvenir, je suis pas prête de l'oublier! J'ose espérer que ses ailes, là, dans mon dos, m'éloigne le plus possible de cette espèce maudite! "
Il me faisait peur. Un peu. Il n'avait pas tort, j'étais humaine, mais pour moi, c'était un châtiment, en rien une condition comme une autre. Quant à mon attachement à des gens...
" Mais pourquoi j'irais me ficeler avec d'autres personnes! C'est stupide et ça doit être crrément pas pratique... "
J'étais à côté de la plaque sur ce coup, visualisant une ficelle à mon poignet, attaché à celui de quelqu'un d'autre. J'avais envie de hurler rien que d'y penser.

- Mais ... -

Il était choqué de chez choqué. Il ne comprenait pas cette fille. Il demanda alors, laissant s'échapper son état de choc :

- Mais t'as jamais eu d'amis ou quOii ? -

Surement pas. C'était impossibe autrement. Puis il pensa à sa guitare. Il aimait beaucoup sa guitare, ses textes, ses dessins. Est ce qu'elle aimait ça ayussi ? Est ce qu'elle n'aimait QUE ça ?

La discussion était de plus en plus chaotique, s'approchant dangereusement du qui pro quo. Enrique ne comprenait pas la signification de mes paroles et je ne captais pas le message de ses mots. C'était un non-sens absolu! Si j'avais jamais eu d'amis? Ben, non.
" Des amis? Mais pour quoi faire? Qui tu crois que je suis, Lou? "
Dans ma tête, c'est plus ou moins ami = ennemi. Les seules personnes ayant des amis sont les gens comme Lou. Pas étonnant que les rapports sociaux aient une connotation péjorative dans ma cervelle.
" Parce que c'est pas une blague? T'as vraiment eu des amis? "
C'est étrange. Au premier abord, Enrique paraissait identique à Lou mais en fait, il avait l'air moins stupide qu'elle, moins hypocrite. Ça m'étonnais drôlement qu'il aille s'enticher de convenance mondaines telles que des amis!

Enrique machait toujours sesmots quand il expliquait des choses à Lola. parce qu'elle était gentille et parce qu'elle était normale. hessadhée ne l'"tait pas. Et enrique avait toyujours fui les filles ou les gars sans amis, ils ont toujours des idées bizarres dans la tête. Enrique est plutôt simple, comme tout le monde : il crée des liens avec les gens, en défait avec d'autres, et surtout n'aime pas la différence, enfin pas la trop grosse différence, comme les gens qui n'ont pas d'amis. Il la regarda, outré, et dit :

- Bien sur que oui j'en ai eu ! Tout le monde en a ! Sauf TOI hessadhée ! Tu vas pas me dire que t'as jamais eu ed potes ? d'affinités ? T'es jamais tombée amoiureuse ? T'as jamais embrassé un mec ? -

Il était vraiment choqué.

Bien sûr, je suis une créature exotique aux yeux de tous, c'est vraiment désespérant. Si seulement ils savaient que le seul souci c'était simplement que je ne saisissais pas le concept d'ami! Ou tout du moins, mon concept était différent du leur. Je n'ai jamais considéré l'hypothèse de l'existence d'un véritable lien solide entre les gens, ça ne m'a jamais effleuré, je pense qu'un ami était une convenance, un outil, un objet, rien de sérieux, et que par conséquent, c'est futile et inutile. La société m'apparaît comme un vaste bal masqué, et moi j'aurais oublié mon déguisement.
" C'est drôle, parce que à avoir discuté là avec toi aujourd'hui, je n'aurais pas pensé que tu participes à toute cette mascarade! C'est bizarre tout ce cinéma à propos de rester avec telle ou telle personne, sans raison apparente. Sérieusement, avec du recul, ça fiche la trouille. "
Enrique flippe grave, mais moi je suis calme, je ne peux tout simplement pas comprendre, ce n'est pas ma faute! Et puis là, il me parle d'Amour. Ca c'est le pire de tout! Quelle belle supercherie! Et surtout, s'embrasser, c'est répugnant, un échange de salive impliquant une trentaine de muscle. Beuah!
" Des potes, des affinités, l'amour, les baisers... Tu es bien sûr qu'on parle la même langue parce que dans MON vocabulaire, ce sont des façades sociales, ça n'a rien de...réel. "
C'était osé, mais je ne trouvais pas d'autres mots. Je ne vois pas pourquoi Enrique se met tellement en colère, peut-être pensait-il que tout ça c'était autre chose que du théâtre.

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